Voltaire et la notion de liberté

" Dans une République digne de ce nom, la liberté de publier
ses pensées est le droit naturel du citoyen."

     Son nom symbolise les Lumières. Dans sa jeunesse, il fréquenta les milieux libertins. Ils lui inspirèrent un irrespect envers les croyances établies, les vérités prétendument démontrées. S'il pratiqua la liberté de critiquer : le fanatisme religieux, féodal, le pouvoir absolu oppressif, la grossièreté des moeurs, les superstitions et le rejet de la civilisation et du progrès, il ne fut pas disposé pourtant à reconnaître à tous ce même droit.
     La liberté de penser demeurait pour lui un droit minoritaire. Il n'existe pas chez Voltaire de démocratie de l'esprit. L'esprit fort Voltaire tenait à ce que le peuple croit en Dieu : il en va de son obéissance, de l'ordre social, de la moralité publique. Voltaire est fidèle en cela à la tradition libertine qui réservait le doute, l'athéisme à une élite. [...]

     Il a souffert l'exil et a dû ruser avec la censure en se faisant publier aux quatre coins de l'Europe et en usant de pseudonymes. Il s'est joué de la police en s'installant sur la frontière franco-suisse. Il a réclamé la liberté de penser (De l'horrible danger de la lecture) et a proclamé sa haine de l'Inquisition, tout en laissant entendre que ses ennemis les journalistes Fréron et Desfontaines méritaient bien d'être interdits.
     En politique, dès les Lettres Philosophiques, il exalta la liberté anglaise obtenue après des luttes sanglante et qui tient à un équilibre des pouvoirs. Il ne fit pourtant pas de la liberté un critère d'évaluation des sytèmes politiques. A preuve, Louis XIV, un grand roi (Le Siècle de Louis XIV), qui faisait peu de cas de la liberté de ses sujets. Voltaire admettait qu'un monarque emploie la contrainte pour guider parfois contre lui-même son peuple vers le progrès. [...]

Article écrit par JM Goulemot et paru dans
la revue L'Histoire, N°307, mars 2006.

Si vous le souhaitez, les oeuvres intéressantes et accessibles de Voltaire en 4ème sont :
          1) Candide est un conte philosophique écrit en 1759
          2) Micromégas est aussi un conte philosophique écrit en 1752
          3) Zadig est un roman écrit en 1747
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